L'arrivée du convoi à Sachsenhausen
D'Allemagne et des pays occupés, de jour comme de nuit, de la mi-juillet 1936 à la
mi-avril 1945, plus de 200 000 détenus vont
entrer au camp
de Sachsenhausen. Plus de la moitié y sera exterminée.
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Avant l'arrivée en Allemagne un autre comptage a lieu. Le
voyage reprend pour sa dernière étape, il aura duré
deux jours et deux nuits.
Le train
s'arrête, les détenus sont accueillis par les
hurlements des S.S. et
l'aboiement de leurs chiens qui
encerclent le convoi. Ils descendent, poussés, roués de
coups. Les vivants épuisés par les dures épreuves de
ce voyage doivent sortir des wagons ceux qui n'y ont pas
survécu. Une nouveau comptage a lieu, les rescapés doivent soutenir les morts
pour qu'ils soient comptés, un rituel des camps de
concentration que les déportés vont vivre à chaque appel.
Alors
commence la marche étrange d'un cortège d'hommes à
demi-nus, vivants et morts mêlés. Ils empruntent la
route qui mène au camp, entre une haie de S.S.
insultant, hurlant et frappant les détenus à coups de
schlague,
de crosses et de pieds. De la gare
au camp le
chemin est long, sur une route aux pavés inégaux, les
détenus sont contraints d'avancer de plus en plus
rapidement, les moins fatigués soutenant les autres. Au
bout de la grande allée bétonnée apparaît le camp
de Sachsenhausen.
Il fait très froid ce 25 janvier 1943, les projecteurs innondent
la place d'appel.
Tout autour, des baraquements, des murs, des chevaux de frise, des barbelés
électrifiés, des miradors,
(vue du chemin de ronde) plantent un décor engoissant pour les
nouveaux arrivants surveillés par des sentinelles le doigt sur
la gachette. Six heures du matin, stationnés là, nus dans le froid,
les détenus sont comptés, recomptés, insultés, frappés,
malheur à celui qui traîne à répondre à l'appel de
son nom.
La porte d'un baraquement s'ouvre, à l'intérieur, inondés de
lumière, les détenus sont interrogés, un
matricule
leur est attribué.
Poussés dans une autre salle, ils sont rasés et passent ensuite
aux douches où ils reçoivent des jets d'eau glacée ou
brûlante. A la sortie des douches ils sont badigeonnés de désinfectant sur
toutes les parties du corps qui ont été rasées.
Vient ensuite le paquetage ballancés à la face de chacun
sans souci de taille, sans oublier la photo. Ils vont
ensuite rejoindre les blocks de
quarantaine situés juste à l'entrée du
camp de Sachsenhausen, véritables bagnes dans le bagne.
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